Publié par : Vincent Poizat | 25 mars 2010

Abandon de la taxe carbone par le gouvernement

Pour en savoir plus sur les raisons politiques et économiques de l’abandon de la taxe on peut lire l’interview d’Arnaud Gossement parue sur Développement Durable.com.

Mais au delà des raisons conjoncturelles et politiques, sur le fond, la taxe carbone a été victime de la méthode Sarkozy en matière de réforme fiscale. Ce dernier procède par pulsion sans qu’on ait l’impression d’une politique cohérente et d’ensemble en la matière. Le président a certainement eu raison de supprimer la taxe professionnelle dont tous le monde s’accordait à décrier les effets pervers.

Mais il n’y a pas que la taxe professionnelle à réformer. La lourde fiscalité sur le travail qui pénalise les embauches  devra aussi être revue de fond en comble si l’on veut sérieusement combattre le chômage de masse en France.
Une taxe carbone aurait pu s’inscrire dans une refonte majeure de notre fiscalité et non pas apparaître comme encore un impôt supplémentaire ce qui évidemment ne fait plaisir à personne.

Malgré cela le concept de taxe sur les activités grosses consommatrices d’énergie et émettrice de gaz à effet de serre n’est pas fondamentalement remise en cause. Les Suédois, pionnier en la matière, ont milité ardemment pour la mise en place d’une telle taxe au niveau européen lorsqu’ils étaient à la tête de l’Union Européenne en 2009.

Il ne faut pourtant pas attendre que l’Europe se décide en la matière si l’on veut transformer nos comportements et migrer vers une économie durable.  Il convient donc de relancer dès maintenant la réflexion pour mettre en place un tel outil fiscal en France.


Réponses

  1. Le débat sur le niveau d’imposition en France, comparativement aux autres pays et sur les services assurés par l’Etat français grâce à ces impôts serait très intéressant car révélateur de nombreuse idées préconçues… A suivre.

    Concernant un éventuel blocage de l’activité par un éventuel niveau d’imposition du travail trop élevé, je peux y trouver un petit avantage. Même s’il est cruel pour plusieurs millions de Français(es) de ne pas avoir d’activité rémunérée ou d’être à temps partiel et d’être en dessous du seuil de pauvreté, force est de constater que notre activité reste très carbonée et radioactive. Si l’activité repartait, les dégâts causés par cette activité sur notre environnement s’accélèreraient.

    La transformation de notre activité par l’industrialisation en masse et la commercialisation de plus en plus de services, depuis le milieu du 20e siècle, nous a rendu très dépendants de cette activité rémunérée. Notre confort a crû au dépens de notre autonomie et de notre environnement.

    La taxe carbone est vitale pour réintégrer une faible partie des dommages qui sont actuellement externalisés dans notre activité industrielle et de service de masse. Pas à 17, ni à 30 euro la tonne mais au moins à 100 euro la tonne. Si l’économie de la Suède, qui n’a pas de pétrole, peut supporter une telle taxe, pourquoi pas la France qui a, au moins, des idées?

    Nos gouvernants continuent de scier la branche sur laquelle nous sommes en nous enjoignant de faire tous nos efforts pour aller chercher les fruits qui sont au bout de cette branche: ça va casser!

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