Publié par : cecileab | 14 décembre 2023

Madame la Banquise !

GLACIER

 

« Tout va très bien …Madame la banquise…. »

A l’occasion du « One planet-Polar summit », premier sommet international consacré aux glaciers et aux pôles, nous avons pu entendre Heïdi Sevestre, glaciologue, à la conférence organisée par l’association Forum et Projets pour le Développement Durable à Chatou ce 7 novembre 2023. FPDD – Association de la Boucle de Seine (forumprojetsdd.org)

Heïdi nous alerte sur l’accélération de la fonte des glaces et l’importance de protéger les régions polaires et les glaciers. Ils sont des indicateurs précieux de la situation du climat. « Nos glaciers sont nos châteaux d’eau et nous risquons de les perdre, ils sont à l’agonie ». En 40 ans la banquise arctique a perdu 40% de sa taille. Elle a aussi perdu en épaisseur et est moins blanche. Alors qu’on sait que le blanc renvoie les rayons du soleil…

L’ensemble des glaciers des Pyrénées pourrait disparaitre d’ici 10 à 20 ans. En Suisse les glaciers ont perdu 10% de leur volume depuis 2 ans. Ces mécanismes d’emballement sont plus rapides que prévu. Si les glaces des 2 pôles fondaient, le niveau de la mer monteraient d’environ 65 mètres, avec les effets dramatiques sur les populations côtières.

Une autre conséquence du réchauffement de l’Arctique : les températures plus hautes font ralentir les vents puissants venus de la zone polaire, c’est le « polar jet-stream ». Ses méandres provoquent des changements météo extrêmes, plus de sécheresses ou plus de précipitations selon les endroits. L’impact sur la situation en mer est également inquiétant. L’apport massif d’eau douce en mer change sa salinité, et les mouvements des courants sont modifiés. Le Gulf Stream a besoin d’un certain écart de température, plus chaud en surface au niveau de l’Equateur et plus froid en profondeur vers les pôles. L’effet des changements des courants pourrait entrainer un climat plus froid en Amérique et plus sec en Europe. On observe déjà un ralentissement du courant en Antartique.

Les terres qui dégèlent émettent du CO2 et du méthane en grande quantité, ce qui ajoute encore des motifs de modifications du climat. Une attention particulière doit être portée pour protéger les écosystèmes qui bordent les glaciers, les terrains sableux, les forêts…

Face au danger du point de bascule, quels seraient les leviers d’action ?

Heïdi Sevestre insiste sur l’importance de l’éducation au changement climatique. Les citoyens peuvent exprimer leur souhait ou leur refus dans les projets d’aménagement pour plus de respect des écosystèmes et de la biodiversité, par exemple à l’occasion des enquêtes publiques, des révisions du Plan Local d’Urbanisme. La santé de l’économie est tributaire de la santé de la nature, c’est une donnée parfois difficile à faire entendre aux politiques…

Les actions en justice pour défendre les zones glaciaires sont parfois nécessaires mais sont coûteuses financièrement et humainement. Nous avons appris qu’il y a un projet de statut juridique pour le glacier, un être vivant.        

Parmi les associations soutenues par Heïdi :

Mountain Wilderness – Association nationale de protection de la Montagne


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